Affiche internationale anglaise du film Perfect Days de Wim Wenders (2023)

[En bref] Perfect Days de Wim Wenders

L’histoire: Hirayama travaille à l’entretien des toilettes publiques de Tokyo. Il s’épanouit dans une vie simple, et un quotidien très structuré. Il entretient une passion pour la musique, les livres, et les arbres qu’il aime photographier. Son passé va ressurgir au gré de rencontres inattendues.

À l’affiche le 16 février 2024 à Montréal et dans d’autres cinémas au Québec le 23 février.

La pandémie de COVID-19 a eu ceci de bon que de nous rappeler combien les « petites gens » sont essentiels à nos bien-être, comme une évidence que l’on aurait peu à peu laissée de côté, soit par par ignorance, manque de respect ou de considération. Wim Wenders, comme nombre de ses confères avant lui, leur rend un bel hommage avec ce langoureux et mélancolique Perfect Days (Les jours parfaits en VO sous-titrée), qui, derrière ce métier de l’ombre met de l’avant toutes ces personnes que l’on ne voit jamais à l’oeuvre et que l’on ne croise qu’en coup de vent, mais qui, pourtant, nous font un bien fou.

En lice aux Oscars dans la catégorie Meilleur film international, en nomination aux César du Meilleur film étranger, Prix du jury oecunémique et le Prix de l’interprétation masculine pour Kōji Yakusho à Cannes… Perfect Days a tout ce qu’il faut pour plaire. Un décor urbain idéalisé, voire totalement fantasmé, un protagoniste attachant par son humilité et sa bienfaisance, une intrigue à la fois grave et ludique (le mal-être des jeunes, les toilettes high-tech, le collègue de travail débile), une touche d’émotion (le cancer, un amour déçu), du suspense et la grande Nina Simone en guise de fermeture.

En magnifiant avec grâce et délicatesse des rituels d’une grande banalité, et donc, tout à fait indicibles, Wenders invite le spectateur à faire une pause, comme s’il entreprenait un voyage intérieur à la recherche de rêverie ou de reconnexion avec les beautés cachées de nos vies que l’on ne cesse de faire avancer trop vite.

Ce qui m’a paru le plus intéressant dans Perfect Days, c’est le rappel sur la nécessité d’entretenir coûte que coûte la collectivité, le bien partagé, accessible à tous et toutes, dans un monde capitaliste où tout est progressivement de plus en plus restrictif. L’espace public, comme les toilettes, les bains-douches ou les arbres font partie des bienfaits à protéger, comme les espèces animales en voie d’extinction. Wenders et son comédien nous en font une très belle démonstration.