Affiche du drame Io Capitano de Matteo Garrone (2023)

[En bref] Io Capitano de Matteo Garrone

L’histoire: Seydou et Moussa, deux jeunes sénégalais de 16 ans, décident de quitter leur terre natale pour rejoindre l’Europe. Mais sur leur chemin les rêves et les espoirs d’une vie meilleure sont très vite anéantis par les dangers de ce périple. Leur seule arme dans cette odyssée restera leur humanité.

Sortie en salle au Québec: 16 février 2024

Garrone n’a pas lésiné sur la rhétorique glorieuse et les images-chocs pour illustrer l’épopée de ces doux rêveurs, convaincus qu’ils ont tout ce qu’il faut pour devenir des vedettes du rap en Europe. Avec ses allures de western moderne, Io Capitano (finaliste pour l’Oscar pour le Meilleur film en langue étrangère) regorge de survols aériens voluptueux. Faisant un détour vers le gore, il se pare de scènes sanguinolentes difficilement supportables. Lorgnant du côté de l’épique, il s’enveloppe dans une trame sonore encombrante. La palette de couleurs et les cadrages ultramaîtrisés ajoutent une couche supplémentaire à cette épopée homerienne mise en scène à la sauce hollywoodienne.

Toutefois, malgré ses excès, Io Capitano ne perd rien de sa pertinence et de sa valeur didactique. Les drames et les obstacles se dressant sur la route des deux héros étant somme toute encore peu connus du grand public. Très documenté, limitant les invraisemblances au strict nécessaire, le film est, hélas, parfaitement crédible. En outre, il est porté par le regard empathique de Garrone, qui tient visiblement en admiration le courage et la résilience des migrants, au point d’en faire de véritables figures de légende. Le ton est peut-être excessif, mais la compassion que le réalisateur de Gomorra éprouve envers eux — déjà palpable dans Terra di mezzo, son premier long métrage montrant diverses facettes de l’immigration en Italie au milieu des années 1990 — est évidente.

Critique complète à paraître dans le prochain numéro de Ciné-Bulles.